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Avec un banc Jih-i, Manceau sécurise le perçage

16/02/2015
Guy-Marie Manceau fonde en 1980, dans le garage de ses parents, la société Manceau Oxycoupage qui a deux activités principales, la découpe et la mécano-soudure (pièces unitaires, moyennes et grandes séries) qui se partagent la surface de l’atelier de manière égale, même si l’oxycoupage représente 75% du chiffre d’affaires.

La complémentarité de ces deux activités offre un panel de possibilités et de services beaucoup plus important. La clientèle est principalement régionale dans des secteurs comme le matériel agricole, la manutention, le BTP, les matériels de transport, la construction navale, l’éolien, etc.

banc oxycoupage multitete
Le banc de perçage a rejoint d’importants moyens en oxycoupage


Même si l’oxycoupage est une technologie ‘classique’, Guy-Marie Manceau a systématiquement investit dans des machines tournées vers l’avenir, que ce soit lors de l’acquisition de la première machine à commande numérique pour remplacer une machine à lecture optique ou plus récemment pour l’acquisition d’une machine de découpe plasma Messer à 2 têtes 5 axes pour chanfrein, première machine de ce type installée en France.

parc plaques tôle manceau
Le personnel de l’entreprise devant le parc à plaques


Manceau travaille uniquement l’acier mais avec énormément de nuances (S235 - S355 - S355K2+N - S355NL - P355NH - HB400 - S500MC - S690QL - LH380 - RAEX500 - 22MNB5 - C45 - S460ML, etc.) pour des épaisseurs de 6 à 200 mm. La société s’est ainsi adaptée aux évolutions technologiques, et en particulier aux réductions de poids et d’épaisseur, recherchées par bon nombre de secteurs avec des fabrications qui font appel à des nuances parfaitement adaptées à chaque pièce et à sa fonction. Pour faire face à cette nécessité de disposer de stocks de matière première dans toutes ces variantes, l’entreprise dispose d’un parc à tôles très important de l’ordre de 2500 à 3000 tonnes. Tout est inventorié de manière informatique : en effet, la traçabilité fait partie des impératifs de l’entreprise. Toutes les matières utilisées ont un CCPU (Certificat de Contrôle du Produit en Usine). Cet important stock assure une grande réactivité à l’entreprise.

fabrication mecanosoudure manceau
Quelques exemples de réalisations de la société Manceau


Les traitements post-découpe varient en fonction des travaux ultérieurs (mécanique, mécano-soudure, etc.). 99% des pièces destinées au département mécano-soudure sont grenaillées au moyen de deux grenailleuses qui utilisent des technologies complémentaires : le grenaillage à turbine et le grenaillage en tonneaux de pièces en vrac.

Précision et productivité pour le perçage

Pour faire face à de nouveaux marchés, Manceau Oxycoupage a acquis en fin d’année 2013 un centre de perçage, fraisage taraudage du constructeur taïwanais JIH-I (distribué sur le marché français par MARK’TECHNO). Jacques Brebion, Responsable mécano-soudure : « Nous réalisons beaucoup de pièces de grandes longueurs qui nécessitent beaucoup de perçages. Jusqu’à présent, nous utilisions une perceuse radiale, voire des perceuses à pied magnétique, qui n’étaient plus adaptées à nos cadences et types de travail. Avec ces perceuses, nous avions l’habitude de travailler avec des gabarits ou au traçage.

Le banc de perçage nous permet de traiter des pièces jusqu’à 6 mètres, mais nous l’utilisons également pour traiter des pièces de 2 à 3 mètres grâce aux deux zones de travail. Pendant que nous usinons une pièce sur une zone de travail, l’autre zone est accessible pour des opérations de chargement et déchargement. Cette souplesse de fonctionnement correspond bien à notre problématique.

De plus, JIH-I a accepté d’adapter le banc de perçage à nos besoins, par exemple en réhaussant l’axe Z pour nous permettre d’usiner des tubes de grande hauteur.
» Une démarche peu courante parmi les constructeurs de bancs de perçage.


Devant le banc de perçage JIH-I, de gauche à droite, Freddy Douillard, François Xavier Grelier, Guy Marie Manceau,Jean Paul Lefeuvre


Le lecteur ne sera pas étonné par l’important bond en avant de la productivité apporté par ce banc : par exemple, sur les grandes pièces, les temps ont été divisés par deux. L’utilisation d’outils carbure a été un atout non négligeable pour les vitesses d’usinage. « C’est un investissement important au démarrage et nécessite une adaptation des opérateurs pour la maîtrise des particularités de ces outils, mais les résultats sont là » précise Guy-Marie Manceau. La qualité des fabrications a aussi progressé grâce à la précision au 1/10ème apportée par la machine.

« Le banc JIH-I a étendu le champ des fabrications possibles, ce qui nous a permis d’attaquer d’autres marchés. Nous ne réalisons pas que du perçage et nous sommes maintenant capables de réaliser tous types d’ouvertures. » Afin de gagner en réactivité, l’entreprise a investi dans des porte-outils, ce qui simplifie la phase de réglage lors du changement d’un des types d’outils sur le magasin.

Les plans reçus par l’entreprise sont redessinés en partie pour intégrer le savoir-faire de l’entreprise en matière d’usinage. La programmation est ensuite réalisée sur la machine. Elle est simple à effectuer mais nécessite une personne qui a des connaissances en mécanique, pour faire de l’analyse de plan. Dans un avenir proche Manceau Oxycoupage va intégrer un système FAO pour la génération automatique de la programmation machine à partir d’un plan 2D ou 3D.

Un aspect souvent peu évoqué est la sécurité des opérateurs, comme en témoigne Guy-Marie Manceau : « le passage au banc de perçage JIH-I a permis la diminution des risques d’accident et la réduction des troubles musculo-squelettiques par rapport à notre process précédent. »

Au-delà du perçage

D’un point de vue technologique, le banc de perçage JIH-I, capable de travailler sur des profils en acier ou inox, est situé entre un banc de perçage pour l’aluminium et un centre d’usinage classique, dont il se rapproche par sa robustesse, ainsi que les puissances et vitesses de broche. Le banc est conçu avec des longueurs de 3,5 à 6,5 mètres. Sa commande numérique intégrée, sur base d’un pc industriel, fonctionne avec l’ISO et en mode conversationnel. La liaison avec les programmes FAO se fait via le réseau Ethernet ou clé USB. La machine est prévue pour recevoir des étaux hydro-pneumatiques pilotés à partir de la CN. Le chargeur d’outils est proposé en versions 12 ou 24 outils avec course Y de 350 ou 510 mm (avec option 650 mm). La lubrification se fait via arrosage et/ou par micro-pulvérisation et le convoyeur à copeaux est intégré.

Deux options sont particulièrement intéressantes : le porte-outil pour renvoi d’angle à 90° adapté aux outils de petits diamètres et le 4è axe qui permet d’usiner les 4 faces d’une pièce sans intervention extérieure. C’est un produit particulièrement adaptée à la mécano-soudure, à la serrurerie ou à la métallerie. Les entreprises y trouveront un avantage supplémentaire : son prix.

Jean-Paul Lefeuvre, gérant de Mark’Techno : « nous présentons cette machine comme un banc de perçage. Mais en fait, il est capable de bien plus : il est en effet possible d’usiner en 3 axes simultanés, de faire du fraisage, d’usiner des formes, de surfacer, de tarauder, de fluopercer, etc. En outre, la machine peut être robotisée. »